Les violences physiques en augmentation dans la circulation

C'est aujourd'hui que débute la semaine internationale de la courtoisie

5 ans après la première édition, l'institut Vias a mené une nouvelle enquête sur l’agressivité et les comportements irritants dans la circulation. L'un des principaux enseignements de cette édition est l'augmentation des violences physiques entre conducteurs: 7% des conducteurs disent en avoir été victimes au cours de l'année écoulée contre 2% en 2017. Parmi les comportements irritants, l'utilisation du GSM au volant et le stationnement en double file sont de plus en plus cités, respectivement en Wallonie et à Bruxelles. En ce début de la semaine de la courtoisie, voici quelques conseils pour éviter l'escalade.

La deuxième édition de l'enquête nationale sur l'agressivité au volant et les comportements irritants a été menée fin février auprès d'un échantillon représentatif des conducteurs belges.

1 conducteur wallon sur 10 est descendu de sa voiture pour s'expliquer

54% des Belges disent avoir été victimes d’agressivité dans le trafic au cours de l’année écoulée. C'est une légère baisse par rapport à il y a 5 ans (57%). En revanche, les formes extrêmes de violence sont en augmentation. Ainsi, 7% des conducteurs belges disent avoir été victimes de violence physique au cours de l'année écoulée, contre 2% en 2017. 1 personne interrogée sur 15 (6,5%) déclare être déjà descendue au moins une fois de voiture pour s’expliquer avec un autre conducteur. Il y a 5 ans, le pourcentage était de 2,5%. En Wallonie, il s'agit même d'1 conducteur sur 10 (11%) et à Bruxelles, d'1 conducteur sur 8 (13%). La crise sanitaire et les frustrations qu'elle a engendrées ont certainement joué un rôle dans la hausse des violences physiques entre conducteurs.

Cette enquête permet par ailleurs d’établir un lien direct entre comportement agressif et implication dans un accident. En effet, les conducteurs agressifs dans la circulation ont été plus souvent impliqués dans un accident au cours des trois dernières années (61 %) que les conducteurs qui le sont rarement ou jamais (39 %).

Sur autoroute, le GSM au volant irrite de plus en plus

Sur autoroute, le fait de rester sur la bande du milieu reste le comportement jugé le plus irritant: il est nommé en premier lieu par une personne interrogée sur 4 (25%). Vient ensuite le fait de talonner les autres conducteurs (14%). En 3^e position, on voir apparaître l'utilisation du GSM au volant qui est passée de 9% en 2017 à 12% en 2022. En Wallonie, la progression est encore plus nette: de 6 à 14%. L'utilisation du GSM au volant devient la 2^e source d'irritation sur les autoroutes wallonnes.

Top 3 des comportements irritants sur autoroute

En Wallonie, 8% des personnes interrogées sont irritées par les conducteurs qui dépassent par la droite sur autoroute. C'est 2 fois plus qu'en Flandre (4%). Même tendance pour ceux qui se rabattent trop vite après un dépassement: ils irritent 6% des conducteurs en Wallonie et à Bruxelles, contre 2% seulement en Flandre.

En agglomération, le stationnement en double file irrite de plus en plus les Bruxellois

La non-utilisation du clignotant est le comportement le plus irritant en agglomération : il est cité par une personne interrogée sur 4 (24%). En deuxième position, on retrouve le GSM au volant (21%) et le fait d’entrer dans un carrefour encombré en bloquant les autres usagers (15%). A Bruxelles, le stationnement en double file arrive en tête des comportements les plus irritants. Il est cité par 19% des personnes interrogées contre 12% il y a 5 ans.

Top 3 des comportements irritants en agglomération

En Wallonie, 14% des personnes interrogées sont irritées par les conducteurs qui forcent le passage. C'est nettement plus qu'en Flandre (9%) et à Bruxelles (8%). A Bruxelles, une part non-négligeable de conducteurs (11%) sont irrités par ceux qui empruntent la bande de gauche pour dépasser tout le monde et se rabattre à droite à la dernière minute.

 Conclusion

La crise sanitaire semble avoir exacerber les comportements violents dans la circulation. Pourtant, descendre de voiture pour s'expliquer avec un autre conducteur, par exemple, n'est jamais une bonne idée et les conséquences peuvent être désastreuses. En toutes circonstances, il faut se rappeler que le bon sens, le civisme et la courtoisie sont tout aussi indispensables que le code de la route pour que les relations entre usagers se passent au mieux. En plus, la courtoisie est contagieuse et incite les autres usagers à adopter aussi des gestes bienveillants.

« Les autres conducteurs ne sont pas des punching-balls ! Pourtant, plus d’1 conducteur sur 2 déclare avoir été victime d’agressivité au cours de l’année écoulée et 1 sur 15 d’avoir été victime de violence physique. Et ce n’est pas acceptable. L’étude de Vias pointe un lien très clair entre agressivité et récidive. Dans le cadre de la vision All for Zero, je travaille avec mes partenaires du gouvernement à un système de lutte contre la récidive pour plus de sérénité et de sécurité sur la route, pour protéger les plus fragiles et épargner des vies » conclut Georges Gilkinet, Ministre de la Mobilité.